Concours de plaidoiries pour un monde plus fraternel
Concours de plaidoiries pour un monde plus fraternel : trois classes de seconde une de Beyrouth au Liban, une de Bordeaux en France et une de la Réunion s’unissent autour d’un projet lasallien afin de s’engager pour un monde plus fraternel.
Ce jeudi 11 mai s’est tenu la deuxième mouture, à l’auditorium du lycée, du concours de « plaidoiries pour un monde plus fraternel » organisé pour des classes de lycée de trois établissements lasalliens : le lycée Sacré Cœur (en visio) depuis Beyrouth, le lycée Saint Charles (en visio) depuis La Réunion et des élèves de seconde 202 et 207 du lycée Saint Genes de Bordeaux. Ce projet est porté collectivement par quatre professeurs de lettres et amis, du réseau lasallien : le frère André Pierre actuellement professeur de lettres au collège du Sacré Cœur de Beyrouth et avec nous grâce à la visio en ce début de soirée, Anthony Grondin, professeur de lettres au lycée Saint Charles de La Réunion, et Isabelle Pommiers professeur de lettres en 202 et 207. Une quatrième personne porte aussi ce projet depuis le début, Fabien Azema, responsable de la communication à Saint Genes et responsable de faire « communiquer » le même soir sans accro la Réunion, le Liban et La Métropolole…et ce n’est pas une mince responsabilité ! Quelle joie pour les adultes de chaque établissement co-porteurs du projet et pour les élèves et adultes présents, d’écouter cette jeunesse éloquente et engagée, partager leurs convictions pour créer un monde plus fraternel
Le projet « Ecriture de plaidoiries pour un monde plus fraternel » a certes permis aux élèves de développer des compétences liées à notre objet d’étude au programme de seconde « la littérature d’idées » : défendre ses idées, organiser sa pensée, convoquer les procédés littéraires de l’art oratoire, s’exprimer devant ses pairs de façon continuée, mémoriser un texte long. Mais plus encore, il a permis à chaque élève de prendre la parole pour défendre une cause qui lui tient à cœur, ou pour exprimer son indignation face à d’autres faits, dans une liberté de sujets que chacun a pu entrevoir grâce aux « plaideurs-ambassadeurs » qui ont accepté de partager leur texte. Tous ont développé de grandes capacités de prise en compte de la parole de l’autre : dans une même classe, une plaidoirie en faveur du féminisme, une autre contre le féminisme radical, par exemple, nous ont permis de comprendre à quel point le dialogue est souvent plus fécond que les polarisations toujours plus tentantes et violentes qui fragilisent l’esprit de Fraternité cher aux lasalliens . Plusieurs ont découvert qu’ils pouvaient gérer l’appréhension légitime devant toute prise de parole publique, que ce soit en demi groupe, en classe entière, ou devant un public plus large.
C’est surtout l’occasion aussi de s’émerveiller devant une jeunesse qui s’écoute par delà les frontières, qui exprime ses joies, ses peines et ses espoirs pour construire le Bien Commun et un monde plus fraternel, malgré les difficultés et les vents contraires. Alexis Jenni, un écrivain contemporain, écrit dans son essai « Prendre la parole » : « Acquérir la parole, c’est grandir, devenir adulte, prendre une place dans le concert de la conversation, une place dans l’attention des autres ». Alors Merci à tous les élèves de grandir si bien et de l’esprit d’entraide et de service dont chacun a fait preuve. Car l’esprit de service a bien soufflé durant plusieurs semaines, illustrant concrètement la thématique lasallienne de l’année « ce qui nous pousse à servir ». Certains sont occupés de compter l’argent récolté pour le Liban, d’autres ont vendu des billets de soutien, ont cuisiné pour l’entracte, ont présenté leurs camarades : chaque action compte ! Laissons la parole à Markos Abi-SAMRA, élève au Liban du frère André-Pierre, pour la fin « Je désire remercier chacun des responsables pour avoir mis en place ce concours et avoir permis à des jeunes libanais comme nous de s’y exprimer. C’est vraiment une chance ! Personnellement je suis ravi d’y avoir participé, j’ai pu briser les barrières de la timidité et conquérir mes peurs sur la scène. Je suis fier d’avoir pu vous transmettre mon point de vue sur l’amitié, un thème unique et cher à chacun de nous. Malgré les obstacles géographiques qui nous séparent, je vous remercie du fond du cœur. On se reverra j’espère.»
Isabelle Pommiers, professeur de lettres 202 et 207 au nom de l’équipe organisatrice.