7 décembre 2021
Ligue des droits de l’Homme
Dans le cadre l’enseignement de « Droit et Grands Enjeux du Monde Contemporain » Clément PIQUET, en lien avec le thème d’année : L’utopie, nous fait avancer, est venu à la rencontre des élèves pour présenter la ligue des droits de l’Homme.
Cette présentation de la ligue des droits de l’homme, son histoire, ses missions, ses actions a été le temps de lancement du projet « concours de plaidoiries » pour les élèves de l’enseignement de Droit et Grands Enjeux du Monde Contemporain.
Ils ont apprécié ce retour historique au commencement de l’action de l’association de E. Durkheim, L. Blum et E. Reclus pour défendre le Capitaine Dreyfus. C. PIQUET a présenté l’évolution des droits défendus, des droits politiques de la fin du XIXe aux droits sociaux et économiques des années 30, jusqu’à l’actuelle diversité des droits défendus.
« Les nouvelles technologies offrent des moyens sans précédent pour faire reculer la maladie ou l’ignorance, mais elles peuvent engendrer de nouvelles formes d’oppression ou d’aliénation. Nous devons aujourd’hui veiller à la préservation de la planète et au respect de la dignité inhérente à tous les membres de famille humaine. S’il nous faut également lutter contre les nouvelles menaces qui pèsent sur le respect de la vie privée avec des formes d’ingérence de plus en plus subtiles, nous croyons aussi que le repli sur la sphère privée est porteur de dangers : l’individualisme tue le citoyen dans l’individu. »
Extrait du Manifeste du centenaire de la L.D.H, 10 mai 1998
Clément PIQUET a pu ensuite donner quelques éclairages sur le thème d’année avec le prisme des droits de l’Homme.
L’utopie, ça nous fait avancer
» L’utopie, c’est un carburant qui alimente le moteur de l’action. Hugo, le poète des utopies, nous dit que l’utopie c’est avoir « les pieds ici et le regard ailleurs ». L’utopiste n’est pas qu’un rêveur, il a les pieds dans la réalité. C’est quelqu’un qui travaille avec méthode à se donner un but.
Thomas More s’astreint à cette méthode décrivant d’abord les classes miséreuses de l’Angleterre du XVIe siècle pour présenter ensuite son monde idéal d' »Utopia ». La spécificité d’un tel lieu c’est qu’il est parfait pour tous : un paradis terrestre en quelque sorte. C’est la raison pour laquelle, il ne peut s’agir que d’une utopie, littéralement un lieu qui n’existe pas, car les nécessités de la vie en collectivité impliquent des restrictions. La situation que nous vivons illustre particulièrement bien ce principe, même si toute restriction des droits doit être impérativement scrutée : c’est le rôle des citoyens et de la justice.
Aussi, plus que par son contenu, ce que l’Utopie de More nous enseigne c’est une perpétuelle insatisfaction face au monde tel qu’il est. À ce titre, c’est également une œuvre qui nous engage et nous invite à intervenir dans le champ politique. Contre l’injustice – celle du mouvement des enclosures à époque de More -, il faut descendre dans l’arène politique ; quelques années plus tard, il sera le chancelier d’Henri VIII. Dans la mesure où les droits fondamentaux s’accroissent progressivement alors que la société évolue, la défense de ceux-ci, qu’ils soient politiques, économiques, sociaux, etc., est un perpétuel recommencement, en France comme ailleurs. Voilà pourquoi les droits de l’homme sont consubstantiels de l’idée de démocratie : il s’agit du seul régime politique qui permet, en théorie, cette évolution (et cette accumulation) constante des droits vers l’idéal politique et philosophique qu’ils incarnent. »
Merci à M. PIQUET